Khadija Al Salami, une enfance au Yémen
Khadija Al Salami est née à Sana’a dans une famille modeste et conservatrice.
Forcée par son oncle à se marier à 11 ans avec un homme de 20 ans son aîné, Khadija, encore enfant, se rebelle contre les valeurs tribales de sa famille, ose quitter son mari, réclame et obtient un divorce.
A 11 ans, reniée par les siens, elle doit trouver de quoi subsister. Elle se présente alors à la télévision yéménite où elle parvient à se faire embaucher. Elle animera une émission pour enfants, tout en continuant à aller à l’école le matin.
A 16 ans, grâce à ses bons résultats scolaires, elle obtient une bourse qui lui permet de poursuivre des études universitaires aux États-Unis : Elle y obtient brillamment un Master en Production et Direction de Films à l’American University de Washington.
Au festival Partances, après la diffusion de son film « Moi Nojoom, 10 ans, divorcée ».
Films, livres et influence culturelle
A côté de son travail d’écriture et de réalisation de documentaires, Khadija Al-Salami milite pour le droit des filles et des femmes. Elle a été classée parmi les «50 personnes les plus influentes du monde culturel du Moyen-Orient ».
Première femme cinéaste du Yémen, elle a tourné plus de 27 documentaires pour diverses chaînes de télévision, en France comme au Yémen. Ils lui ont valu de nombreuses récompenses dans les festivals de cinéma du monde entier. Son premier film de fiction, «Moi Nojoom, 10 ans, divorcée» a remporté, à lui seul, plus de 28 prix, et a été projeté dans des centaines de festivals à travers le monde.
Khadija Al Salami est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages dont «La Rosée du Matin» et «Pleure, ô reine de Saba» (co-écrit avec Charles Hoots), traitant de sa jeunesse au Yémen.
Jusqu’en 2011, elle a été Conseillère Presse et Culture et Directrice de la Communication au Centre Culturel de l’Ambassade du Yémen à Paris.
Vidéo avec Elise Lucet, sur le plateau d’Envoyé spécial ». Article complet
Reconnaissance internationale
Khadija a été faite Chevalier de la Légion d’honneur par le Président Jacques Chirac et Chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres par le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.
Elle a aussi reçu de nombreuses autres distinctions internationales : « Inspiring woman », par la Mosaic Foundation (Washington DC), La Médaille d’honneur du Yo Dona Magazine (en Espagne), le Prix de la Fondation Prince Claus (Pays-Bas) …
Khadija Al Salami est également membre de la prestigieuse Academy Awards (L’académie des Oscars du cinéma de Los Angeles).
Aujourd’hui, Khadija utilise son réseau relationnel pour défendre les causes qui lui sont chères : celle du droit des petites filles yémenites et des enfants de son pays, ainsi que la lutte contre la guerre au Yémen.
Un soutien international